Cette monographie est la première d’une série de leçons rosicruciennes offertes aux membres de la CR+C. Ces leçons ainsi que d’autres études font partie des bénéfices de l’adhésion à la CR+C. Le texte suivant répond aux questions concernant l’histoire, les enseignements et les objectifs de la Confraternité de la Rose-Croix.
[Le contenu de cette publication est la propriété exclusive de Gary L. Stewart, Imperator. La reproduction par quelque moyen que ce soit est interdite sans l’autorisation express et le consentement écrit de la personne détenant les droits d’auteur.]
Contenu:
Introduction
Un mot sur l’histoire rosicrucienne
Un mot sur les enseignements
Un mot sur l’office d’Imperator
Introduction
Frères et Soeurs,
Au moment où j’écris ces lignes, la plupart d’entre vous sont plus que suffisamment familiers avec le terme « Rosicrucianisme » et ce qu’il signifie à la fois au niveau de l’individu et celui de l’humanité en général. Avec le temps, nous, en tant que majorité, diminuerons en nombre et serons remplacés par de nouvelles générations de Rosicruciens. Nous deviendrons un souvenir dans l’histoire, de même que le seront nos épreuves et nos succès. C’est ainsi qu’il l’a toujours été et pour toujours c’est ainsi qu’il devra l’être. Nous devons demeurer conscients du fait que ce que nous accomplissons aujourd’hui en tant que Rosicruciens influencera les succès (ou les échecs) de nos frères et soeurs dans l’avenir.
Pour ceux d’entre vous qui viennent réçemment de se joindre au mouvement du Rosicrucianisme, notre Oeuvre, notre histoire et notre existence vous accueillent dans votre quête. Si rien d’autre, nous souhaitons sincèrement que vous appreniez à reconnaître la Vérité inhérente au fond de votre être et que vous sachiez que vous n’avez jamais besoin de rechercher au-delà de vous-même pour découvrir la Vérité innée des merveilles de Dieu et de l’univers. Il n’y aucun besoin de vous affilier à une organisation, religion ou de suivre la direction de quiconque, peu importe ce que vous chercher à comprendre et connaître. Votre confiance en votre quête, de pair avec les directives de votre propre conscience, sont les seuls outils fondamentaux nécessaires à la réussite. Tout le reste est une question de choix préférentiel.
Par la suite, les Rosicruciens choisissent librement de devenir « Rosicruciens » non seulement parce qu’ils croient que l’Ordre ne fera que tout simplement dicter ou enseigner les principes mystiques ou ésotériques, mais plutôt, ils deviennent membres de l’Ordre parce qu’ils ont ressenti un appel intérieur qui les poussent à partager et à faire partie d’un ancien mouvement dédié à la libre expression de la Lumière. Les choix du Rosicrucien sont consciemment vécus.
Ceci, tout simplement, est le message des Rosicruciens. Notre Voie est aussi facile à suivre qu’il en est pour vous de suivre les convictions de votre propre intégrité. Notre Voie est compromise seulement si vous compromettez votre intégrité et votre succès ou votre échec dépendent uniquement des obstacles que vous placez vous-même sur votre chemin ou de la facilité avec laquelle vous les supprimez.
Un Rosicrucien est celui qui accepte librement la responsabilité et qui tout aussi librement prend la responsabilité de servir et d’oeuvrer pour l’éveil de tous. Un Rosicrucien est celui qui partage librement et avec sagesse ce qu’il sait et ce qu’il recherche. Un Rosicrucien est celui qui ne juge pas les autres en raison de leur croyance religieuse, de leur race, de leur sexe, de leurs préférences personnelles, de leur nationalité ou de leur intelligence. Au contraire, un Rosicrucien est celui qui évalue un autre sur la base de leur motivation, de leur conduite et de leurs actes.
Traditionnellement et historiquement, le Rosicrucien aussi bien que le Mouvement Rosicrucien combattent sans relâche pour l’établissement et la perpétuation de la liberté : la liberté de la pensée, de l’esprit et de l’âme. Nous cherchons à connaître la vérité et nous cherchons à partager ce que nous savons et ce que nous apprenons avec ceux qui ont l’esprit et le cœur ouverts, qui sont sincères et qui agissent avec responsabilité envers les connaissances que nous transmettons.
Nous réprimandons ceux qui par ignorance ou arrogance cherchent à contrôler la liberté des autres par des méthodes de tromperie, qu’elles soient évidentes ou subtiles. Nous réprimandons ceux qui mentent, trichent ou volent quelque soit le but et surtout ceux qui agissent de façon telle, seulement pour atteindre leurs buts personnels sans penser aux autres et à la Voie de la Lumière. Nous croyons que ces personnes sont malencontreusement des esclaves fourvoyés des ténèbres qui agissent ainsi seulement parce qu’ils ont naïvement soumis leur autonomie spirituelle à un autre, ou à un idéal ayant un dessein ou une intention des moins nobles. Peut-être ont-ils agi sous l’influence de la déception, ou peut-être ont-ils agi avec l’intention de nuire. Notre but n’est pas de discuter des causes. Au contraire, notre objectif est de corriger ses effets, pas nécessairement par des moyens révolutionnaires mais plutôt par l’entremise de notre communion personnelle et collective avec la Lumière et au travers d’actes de Service inspirés par cette Lumière.
Qu’est-ce donc un Rosicrucien ? C’est celui qui cherche à devenir un adepte de la Lumière – non seulement parce que l’idée lui plaît. Mais plutôt parce qu’il se rend compte et comprend que sa recherche est nécessaire.
Qu’enseignons-nous ? À prime abord, des connaissances appuyées sur l’expérience des diverses manifestations de l’existence qui transcendent le monde physique et matériel avec lequel nous sommes bien souvent familier. Nous enseignons des méthodes qui aideront l’individu à raffiner ses points de vue et ses attitudes afin qu’il s’éveille aux aspects de notre existence présumés ‘inconnaissables’ et qu’il les comprenne. Nous avons tous fait l’expérience de ces aspects qui se manifestent à nous au travers de rêves particuliers, de notre intuition ou d’idées perspicaces. Notre objectif pédagogique est d’aider les autres à renforcer ces expériences afin qu’elles deviennent viables et applicables dans leur vie quotidienne.
Nos enseignements surpassent les techniques souvent popularisées par de nombreux éléments du mouvement fréquemment reconnu comme le « Nouvel Âge ». Nous enseignons des techniques qui transcendent les sujets ou aptitudes ‘psychiques’. Notre réalité se vit au niveau profond de la connaissance ésotérique…dans les réalités de l’éveil mystique.
Un mot sur l’histoire rosicrucienne
Le nom « Rosicrucien » en fait provient à plusieurs niveaux d’une source qui n’est pas si évidente – tous tirant leur origine du latin. Dans son emploi le plus public ainsi que dans son emploi enseigné aux Rosicruciens au début du siècle, pour une raison très bonne et essentielle, le nom dérivé du latin : « rosae » et « crux » fut communément traduit pour vouloir dire la « rose croix ». La rose croix devint alors le symbole des Rosicruciens, cette signification symbolique spécifique sera expliquée plus tard dans nos enseignements.
Traditionnellement, la couleur de la rose est rouge. Le sens de la couleur rouge en relation à notre symbole, sera également expliqué plus tard dans nos enseignements. Pour l’instant, suffit-il de dire que depuis environ 400 ans une erreur plutôt commune a été perpétuée dans l’application, en anglais, de notre nom. À tort, nous avons souvent été désigné en anglais comme l’Ordre de la Croix Rose « Rosy Cross ». Une croix rose est une croix de couleur rose. Tandis qu’une « rose croix » est une croix sur laquelle est placée une rose. Vous remarquerez que l’interprétation du sens est très différente et nous devons faire attention à ne pas confondre les deux.
Afin de comprendre le Rosicrucianisme, il faut également comprendre le sens de l’humour Rosicrucien et son instinct de préservation. À prime abord, au 17 e siècle, lorsque le Mouvement Rosicrucien commença à devenir populaire et à exercer une influence en tant que force préconisant les libertés fondamentales, les ennemis de la Lumière firent beaucoup pour réprimer cette force. Les méthodes de répression manifestes préoccupaient moins les Rosicruciens autant que les méthodes et tactiques subversives utilisées. Entre les années 1618 et 1625 environ 20 000 publications, directement ou indirectement reliées au sujet du Rosicrucianisme, furent publiées soit par des admirateurs externes désireux de soutenir le mouvement – mais surtout par des ennemis souhaitant le renverser ou le discréditer en publiant des déclarations absurdes. Afin d’identifier et de démasquer ces ennemis, les écrivains Rosicruciens authentiques commencèrent à faire référence à la Croix Rose (Rosy Cross) afin de protéger le véritable symbole et son sens. Bien entendu, en connaissance de cause, les initiés comprendraient le code tandis que les autres déclameraient inconsciemment. Un point d’intérêt à noter est que de 1598 à 1775, seulement 14 ouvrages Rosicruciens authentiques furent publiés soit sous format de livre, de traité ou de manuscrit. Comparez ce nombre aux 20 000 références publiées en sept années ! Est-il donc étonnant que notre histoire et notre patrimoine soient si confus ?
Vers la fin du 19 e siècle, le terme Croix Rose (Rosy Cross) était devenu très populaire parmi les écrivains et historiens du Rosicrucianisme et la plupart de ceux qui ont utilisé ce terme ont seulement réussi à se faire identifier comme étant en dehors du Mouvement. Le plus remarquable dans cette catégorie étant Arthur Edward Waite. Néanmoins, ses livres sur le sujet, bien que difficile à lire à cause de son style, sont souvent précis concernant le sujet et valent la peine d’être lus par ceux qui s’intéressent à notre histoire.
Notre premier Imperator, H. Spencer Lewis, a souvent utilisé le terme Croix Rose (Rosy Cross) même dans nos propres enseignements. Sachez qu’il a agi intentionnellement avec les mêmes raisons que les premiers Rosicruciens du 17 e siècle. Spécifiquement afin de protéger le caractère sacré de notre symbole. En effet, au cours de la première partie du 20 e siècle (ainsi que vers la fin du 20 e siècle), il existait encore de nombreux ennemis du Rosicrucianisme. Beaucoup d’entre eux, soit pour des raisons de subversion ou d’avarice s’affilièrent avec l’organisation de l’AMORC, établie par notre premier Imperator. L’avarice au point d’usurper la parole écrite afin de créer leurs propres organisations avec leurs motifs égoïstes. En fait, cette usurpation s’est répétée plusieurs fois mais grâce à la perspicacité de H. Spencer Lewis, seulement les mots furent volés et jamais la Tradition.
Aujourd’hui, grâce au travail accompli par H. Spencer et Ralph Lewis, le Mouvement Rosicrucien est fermement établi comme étant une tradition véhiculée et maintenue par l’office de l’Imperator, rendant maintenant inutile le besoin de dissimuler la véritable signification et l’origine de notre nom et symbole.
La croix d’or à branches égales sur laquelle est fixée une rose rouge est notre symbole le plus publique. On y réfère correctement en tant que la Rose Croix. Elle n’a pas de connotation ou d’identification religieuse, mais identifie plutôt la manifestation externe du Mouvement Rosicrucien ainsi que le témoignage symbolique du processus initiatique au niveau de l’individu. Encore une fois, ceci sera expliqué plus loin dans nos enseignements.
Toutefois, il existe une interprétation plus profonde. Cette interprétation plus profonde est la source exacte de notre nom et décrit le processus que doit subir le Mouvement Rosicrucien (non pas simplement l’individu en tant que Rosicrucien) afin de s’établir comme force viable de la Lumière dans le monde matériel et le monde ésotérique.
Toute manifestation existe en vertu d’un processus…une continuité d’existence éternelle qui ne connait ni début, ni fin. Ce processus doit être transcendant et transformateur ne permettant jamais de stagnation grossière ou de déclin. Il doit toujours se raffiner et s’améliorer et périodiquement se dépouiller de son manteau apparent et de la densité de son expression matérielle. H. Spencer Lewis fit référence tôt à ce processus au début de ses écrits, sous la guise du cycle de 108 ans et y fit allusion plus tard dans les degrés numériquement supérieurs en mentionnant une référence allégorique de l’analogie bien connue de la relation nécessaire entre Judas et Jésus. Sa référence expliquait la nécessité d’un catalyseur afin de stimuler le changement et la transformation requis.
D’un point de vue initiatique, le nom « Rosicrucien » est dérivé des mots latins « ros » et « crucis » et ils sont la véritable source de notre nom. Du fait qu’ils proviennent du latin, assigne également une date à notre histoire chronologique.
Le processus de nos origines est de nature alchimique - alchimique dans un sens spirituel et non matériel. Il identifie un processus de raffinement et de transcendance vers un état plus évolué semblable au processus individuel de la nuit obscure et de l’aube dorée. Ros en latin signifie « rosée » et en termes alchimiques, la « rosée » est la pureté de l’essence raffinée grâce au processus sublimant qui consiste à diriger la force de vitriol en son état le plus élevé. Ros est l’essence parfaite résultant de la transmutation de toute forme rudimentaire.
Crucis décrit les propriétés nécessaires pour que le processus de transformation se manifeste. « Crucis » est un instrument de torture romain dont les premiers fondateurs du christianisme ont fait un symbole sacré Les chrétiens disent que Jésus a été torturé et est mort sur la croix et qu’il a sacrifié sa vie pour que l’âme humaine soit sauvée.
Cependant, notre intérêt à ce sujet ne concerne pas la connotation ou le symbolisme religieux car il est vrai que tout grand prophète ou Sauveur de chaque religion a subi une expérience semblable pour la même raison. C’est cette raison même qui nous concerne et cette raison est un PROCESSUS de transformation d’un état inférieur à un état supérieur.
Le sacrifice, représenté par la couleur rouge, est la nature de Crucis. L’état de sacrifice lui-même, le don de soi-même à des fins d’une plus grande évolution, constitue en fait le processus. La raison principale pour laquelle nous recherchons la Vérité n’est par pour nous-mêmes. Nous recherchons la Vérité pour que TOUS puissent être libres de suivre le Voie de la Lumière. Voilà, frères et sœurs, le plus grand sacrifice et la qualité la plus difficile que nous devons assimiler. Ce processus est l’origine de notre nom.
Ceux qui n’ont jamais sacrifié ou appris ce processus en ont peur. Mais ceux qui comprennent n’auront jamais peur.
Rappelez-vous de notre nom et de sa signification.
Un mot sur les enseignements rosicruciens
Très tôt dans notre système de monographies, des informations spécifiques sur la manière dont nos enseignements sont présentés, des recommandations quant à ce que nous croyons être la meilleure façon d’étudier, etc., vous seront offertes. Mon intention à ce stade ci n’est pas de vous présenter notre système. Au contraire, je tiens à dire quelques mots au sujet de la source de nos enseignements et ce à quoi vous pouvez vous attendre en tant que membre de la Confraternité de la Rose Croix (CR+C).
J’ai mentionné plus tôt dans la présente monographie qu’il existait très peu d’écrits Rosicruciens authentiques par rapport au nombre de références disponibles. De façon intéressante, les écrits authentiques disent très peu en ce qui concerne les questions de doctrine ou en ce qui concerne leur source. Au mieux, ces références sont voilées et afin de bien les comprendre, on doit avoir un moyen de percer le voile d’obscurité intentionnellement placé.
En d’autres mots, si vous n’avez pas la clef transmise uniquement à l’occasion de l’initiation, tout ce que vous posséderez (supposons que vous auriez parvenu à trouver les documents authentiques) seront de ‘beaux’ dessins symboliques, beaucoup de références allégoriques, et pas mal d’explications alchimiques. Tout çà constitue un ensemble qui peut offrir une perspective pénétrante, et en tant qu’outil de méditation, qui peut mener à ce que nous appelons une initiation rare…mais par eux-mêmes ces documents ne servent plutôt qu’à déclencher un étalage incessant de spéculations académiques et d’interprétations dépourvues de sens qui mènent en grande partie à des débats dont l’intérêt unique est d’en débattre.
En outre, dans la plupart des cas, l’obscurité intentionnelle a été rendue plus opaque par ceux qui pensaient savoir ce qu’ils faisaient mais qui en fait ne le savait pas. Comme exemple, un des documents Rosicruciens authentiques est l’Amphithéâtre de la sagesse éternelle d’Heinrich Khunrath. Il fut d’abord produit sous la forme d’un manuscrit en 1598 et publié en Allemagne en 1609, un an après le décès de l’auteur. Le manuscrit contenait initialement sept planches allégoriques qui avaient servi à l’auteur d’outils méditatifs afin d’ouvrir la porte à l’initiation. Après sa mort, quelques uns des ses élèves ont décidé de publier le manuscrit. Malheureusement, ils n’ont pas compris l’importance des planches et lors de la publication, par ignorance, ont ajouté cinq planches additionnelles dépourvues de sens. Par la suite, à moins que vous sachiez quelles planches sont originales et quelles ont été ajoutées, ce document aura peu de valeur.
Toutefois, il existe un autre document Rosicrucien (en deux parties) qui n’est pas compté parmi les documents authentiques publiées au 17 e siècle. La raison étant que ce document précède ce siècle. De plus, il n’a jamais été publié et est toujours demeuré en possession du principal adepte Rosicrucien, et plus tard, de l’Imperator.
Durant les années de 1909 à 1915, notre premier Imperator, H. Spencer Lewis, a produit une série de dissertations écrites qui devaient être présentées oralement en tant que doctrine à ceux qui fréquentaient les divers Loges et Temples Rosicruciens sous son autorité. En 1924, son fils, Ralph M. Lewis (qui plus tard devint Imperator en 1939), a convaincu son père d’opter pour la présentation de ces enseignements à tous les membres sous forme de monographie écrite. Ainsi, naquit notre système de monographies.
Toutefois, ce qui est important de noter lorsque vous étudiez les monographies présentées, est que H. Spencer Lewis référait fréquemment, parfois de manière obscure, à certains manuscrits Rosicruciens auxquels il a eu accès et a pris des notes au moment de son initiation (ainsi que plus tard). Ces documents, il l’a dit à plusieurs reprises, sont la source du système Rosicrucien.
À noter, le document en deux parties mentionné plus haut, est la clef du système Rosicrucien et le fondement de nos enseignements. H. Spencer Lewis a révélé la première partie de ce document dans le 4 e Degré du Temple de nos enseignements et a, en fait, reproduit la plus grande partie mot pour mot. Ce document est dénommé Le Manuscrit de Nodin.
La deuxième partie de ce manuscrit a été transmise d’un Imperator à l’autre (avec d’autres articles) et doit rester sous bonne garde jusqu’au moment venu de le révéler. Pour ceux d’entre vous qui se le demandent, il n’existe qu’un seul exemplaire qui m’a été donné par Ralph Lewis plusieurs mois avant qu’il meurt. J’en suis encore en possession.
Au sein du Rosicrucianisme, il y a eu un débat considérable concernant nos enseignements. Plusieurs ont estimé que les monographies devaient êtres mises à jour tant au niveau du langage que celui du contenu. Alors que l’utilisation d’un langage « modernisé » est convenable, la mise à jour du contenu ne l’est point. Pourquoi ? Parce que ceux qui veulent le changer ne savent pas comment et, au mieux, peuvent seulement offrir une interprétation d’un point de vue personnel.
En raison de la complexité de l’organisation matérielle de ce qui a été le véhicule Rosicrucien de 1915 à 1990 (AMORC), l’édition des enseignements devint éloignée de la supervision directe de l’Imperator. En grande partie ce raisonnement fut expliqué par la santé défaillante de Ralph Lewis. En tout cas, dès 1972, les enseignements avaient considérablement changé.
En outre, au début des années 1980 le Grand Maître français, Christian Bernard, et le Grand Maître allemand, Wilhelm Raab, commencèrent la production compétitive de changements contextuels à l’intérieur de leurs propres juridictions. Le résultat final, bien entendu, produit des enseignements différents pour des langues différentes, ce qui avait peu à voir avec le Rosicrucianisme.
À titre d’exemple, peu de temps après mon installation en tant que Grand Maître de la juridiction anglophone, en 1984, j’ai visité la juridiction francophone où C. Bernard m’informa qu’il avait amorcé un programme de révision des monographies. Je lui ai demandé pourquoi et il a cité, à titre d’exemple, le concept Rosicrucien de la distinction entre l’actualité et la réalité. Il déclara que la traduction française de ces mots n’avait pas de sens car ils voulaient dire tous deux la même chose. Par conséquent, une révision était nécessaire. Je lui ai répondu qu’il devait considérer une clarification basée sur les concepts plutôt que sur les traductions littérales des mots et que le concept sous-entendu entre « actualité » et « réalité » fut présenté publiquement pour la première fois en français au 17 e siècle par René Des-Cartes dans ses Méditations métaphysiques. Là, Des-Cartes explique la distinction entre la réalité « formelle » et « objective ».
Malheureusement pour les Rosicruciens qui étudient les enseignements « modernisés », ils n’ont pas à leur disposition les enseignements originaux tirés du Manuscrit de Nodin. Assurément, la distinction entre la réalité formelle et la réalité objective est essentielle pour comprendre le système Rosicrucien. Sans elle, nous sommes perdus.
Comme autre exemple, et ceci pris place dans la juridiction anglophone d’AMORC, le Manuscrit de Nodin nous instruit sur l’intelligence humaine et les variations de compréhension des réalités multiples. On y fait référence à deux « intelligences » : l’intelligence objective et l’intelligence spirituelle (« subconscient » fut introduit par H. Spencer Lewis pour remplacer l’intelligence spirituelle). Toutefois, dans les années 1970, quelqu’un décida qu’une approche psychologique plus acceptable devait être enseignée et un troisième concept, « l’intelligence subjective » fut introduit. Peut-être est-ce bien pour la psychologie, mais pas pour le mysticisme, car ceci change dramatiquement toute une panoplie de concepts et mène plus à la confusion qu’à l’édification.
À l’heure actuelle, AMORC a proclamé que les monographies de H. Spencer Lewis étaient vétustes et ont adopté des enseignements qui ont été écrits par une équipe de médecins, scientifiques, etc. attitrée par Christian Bernard.
ARC, un véhicule originellement formé par un nombre de personnes suite à la débâcle d’AMORC en 1990 et qui était initialement destiné à servir ma Fonction d’Imperator, utilise présentement les monographies qui furent retapées, à partir de séries écrites by H. Spencer et Ralph Lewis, par un nombre considérable de bénévoles puis éditées par Ashley McFadden. Dans ces monographies, on retrouve des concepts modifiés pour se conformer à la pensée de Paul Walden et Ashley McFadden ou ce qu’ils voudraient prétendre constituer les enseignements Rosicruciens.
Je fais ces commentaires au sujet de l’AMORC et de l’ARC non pas par dérision ou pour aucune raison personnelle. Ils sont faits pour informer le lecteur de la situation actuelle et pour que l’individu puisse prendre une décision personnelle informée peu importe l’objet de son aspiration.
Ce que vous, en tant que membre de la CR+C, pouvez vous attendre à recevoir par le biais des enseignements Rosicruciens est que : 1. toutes les monographies, dactylographiées, éditées, etc. soient préparées exclusivement par moi ; 2. que toutes les monographies proviennent des écrits originaux de H. Spencer Lewis rédigés lorsqu’il n’y avait aucune révision ou influence externe qui se soit infiltrée dans les enseignements ; 3. que les seules modifications apportées aux monographies n’aient pas d’impact sur les concepts originaux et que ces changements soient limités au changement de nom du véhicule d’AMORC à CR+C, à la suppression des demandes de dons, de l’élaboration de testaments nommant une organisation en tant que bénéficiaire, et d’annonces publicitaires ; 4. que les exemples donnés soient modernisés (c’est-à-dire, je pourrai utiliser un exemple de physique quantique ou de la théorie des cordes pour remplacer un exemple utilisant des ondes radio) ; et 5. que vous receviez également des commentaires additionnels ou des idées originelles de Ralph Lewis lorsque je les connais, ainsi que des observations supplémentaires, des explications en profondeur, etc. par moi-même. Si tels changements ou commentaires sont effectués à l’intérieur d’une monographie, ils seront clairement indiqués ou possiblement j’écrirai des monographies additionnelles qui seront incluses avec les originales.
Un mot sur la fonction d’Imperator
L’Imperator est le chef traditionnel et initiatique du Mouvement Rosicrucien. Il ou elle est toujours, sans exception, choisi par son prédécesseur en vertu d’une sélection personnelle. Il ou elle doit prendre à la foi des vœux personnels envers l’Imperator précédent ainsi qu’envers le Mouvement Rosicrucien. À la mort de l’Imperator précédent, le nouvel Imperator doit être installé rituellement par une personne également choisie par l’Imperator précédent. Cette personne peut elle-même personnellement installer ou conduire l’installation de l’Imperator.
Chaque Imperator recevra des signes, symboles et documents personnels de l’Imperator précédent qui demeureront dans la possession personnelle de l’Imperator jusqu’au moment venu lorsqu’ils devront être transmis au successeur choisi.
Gary L. Stewart
Imperator
Dallas, 1996